En créant pour le printemps 2015 un nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques(Efsi) - il devrait être opérationnel d'ici la mi-2015 et mobiliser au moins 315 milliards d’euros d'investissements publics et privés supplémentaires au cours des années s’étalant de 2015 à 2017 -, la Commission européenne souhaite relancer la croissance en Europe et redonner du travail au plus grand nombre.
Mais son nouveau plan d’investissement créé en collaboration avec la Banque européenne d’investissement (BEI) passe aussi par la mise en place d'une réserve de projets associée à un programme d'assistance afin de canaliser les investissements en fonction des besoins les plus pressants ainsi qu’une feuille de route devant rendre l'Europe plus attrayante pour les investissements et supprimer les obstacles réglementaires à certains secteurs qui entravent l'investissement. Afin d'améliorer l'environnement des entreprises et leurs conditions de financement, le plan se concentrera sur des mesures dans le secteur financier, par exemple, la création d'une union des marchés des capitaux pour améliorer l'offre de capitaux destinés aux PME et aux projets à long terme.
Et prises dans leur ensemble, ces mesures pourraient accroître le PIB de l'Union européenne (UE) de 330 à 410 milliards d'euros au cours donc de ces trois prochaines années et créer jusqu'à 1,3 million d'emplois.
En fait, « chaque euro d'argent public mobilisé dans le Fonds générera quelque 15 euros d'investissements qui, à défaut, n'auraient pas été réalisés. » Ayant donc un effet multiplicateur de 1 à 15, « le Fonds disposera, dès le départ, d'une grande capacité d'intervention et pourra élargir ses activités au fur et à mesure que d'autres acteurs s'y associeront. La Commission appelle les États membres et les banques de développement nationales à rejoindre le Fonds afin de démultiplier son efficacité et de générer pour l'économie européenne des effets d'entraînement positifs encore plus importants.»
Financement des risques en faveur des PME
Le Fonds devrait surtout soutenir l'investissement stratégique dans les infrastructures, en particulier les réseaux à haut débit et les réseaux d'énergie, ainsi que les infrastructures de transport dans les centres industriels; l'éducation, la recherche et l'innovation; les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, ainsi que le financement des risques en faveur des PME - moins de 250 salariés - et entreprises à moyenne capitalisation - entre 250 et 3000 salariés (75 milliards d’euros sur les 315 milliards d’euros). De fait, il devrait les aider à surmonter les pénuries de capitaux en leur fournissant des fonds propres directs d'un montant supérieur, ainsi que des garanties supplémentaires pour les prêts aux PME.
À la mi-2016, la Commission européenne et les chefs d'État et de gouvernement feront le point sur les progrès réalisés et, le cas échéant, envisageront d'autres options.
Paul Vandenabeele - publié le 06/12/2014