Menée entre le 29 avril et le 29 août 2014 auprès de 2.378 cadres dirigeants familiaux dans plus de 40 pays - ce sont 2.848 entreprises familiales dont le chiffre d’affaires est compris entre plus de 5 millions de USD et un milliard de USD -, la dernière enquête de PwC montre que les entreprises familiales - elles représentent 70 à 90 % du PIB -, doivent s’adapter plus vite, innover plus tôt et professionnaliser davantage la gestion de leurs activités si elles veulent rester dans la course à la réussite.
Cela implique de structurer et de discipliner la vision et l’énergie si souvent déployées par ce type d’entreprise pour mieux innover, diversifier de manière plus efficace, exporter davantage et se développer plus rapidement.
Mais il faut aussi appliquer une approche tout aussi rigoureuse pour professionnaliser la famille. Cela implique, par exemple, de mettre en place des processus pour gérer les interactions entre la famille et l’entreprise, y compris d’établir un cadre décisionnel et des canaux de communication formels, tous cruciaux en cas de tensions ou de conflits. L’objectif est de protéger les intérêts de la famille et de sauvegarder la survie de l’entreprise.
Maintenant, même si les entreprises familiales sont plutôt en bonne santé - 65 % ont enregistré une croissance ces 12 derniers mois et 70 % tablent sur une croissance stable sur un horizon de 5 ans -, le besoin de se professionnaliser gagne du terrain comme préoccupation-clé. D’ailleurs, cette année, 40 % des participants reconnaissent que c’est un défi majeur pour les cinq prochaines années.
Et par rapport au recrutement de personnel ?
Le pourcentage de participants inquiets face à leur capacité de recruter du personnel qualifié les 12 prochains mois a grimpé de 43 % en 2012 à 49 % aujourd’hui. Et les participants qui pointent la conjoncture économique comme défi majeur pour 2015 ont augmenté, passant de 60 % en 2012 à 63 % en 2014.
Rester en activité et améliorer la rentabilité se hissent aussi en tête de leurs priorités. Viennent ensuite les facteurs permettant d’y arriver; les aspects émotionnels liés à la famille et à la communauté arrivent en bas du classement.
68 % des entreprises familiales sont exportatrices
Autre fait marquant en 2014 : 68 % des entreprises familiales sont exportatrices, les ventes à l’étranger représentant environ un quart du chiffre d’affaires de tous les participants. Et environ trois quarts des personnes interrogées ont l’intention d’exporter les cinq prochaines années et prévoient que les exportations représenteront plus d’un tiers de toutes les ventes. Les perspectives les plus ambitieuses au niveau international consistent à stimuler une croissance agressive, pour atteindre un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de USD et basé dans les secteurs de la fabrication et de l’agriculture. Mais peu d’entreprises prévoient d’élargir le champ de leurs exportations, la plupart se limitant aux pays voisins ou aux pays de même langue ou de culture similaire. Ceci laisse penser qu’elles manquent de compétences, de confiance pour percer dans de nouvelles régions.
Avancées technologiques
Toujours selon l’enquête, pour 81 % des personnes interrogées, les avancées technologiques représentent l’une des trois principales tendances mondiales les plus susceptibles de transformer leur entreprise au cours de cinq prochaines années. Les entreprises familiales reconnaissent également l’impact croissant des technologies numériques, 79 % plaçant ce facteur dans le tiercé de tête. Un pourcentage élevé de 72 % d’entreprises familiales participantes reconnaissent qu’elles devront adapter leur mode d’exploitation externe et leur organisation interne pour tirer parti de l’ensemble des opportunités offertes par la numérisation et éviter d’être devancées par des concurrents plus agiles.
Problématique de la succession
Enfin, beaucoup trop d’entreprises familiales n’ont toujours pas pris conscience de ce problème potentiellement destructeur : 53 % affirment avoir mis en place une planification successorale pour une partie de leurs cadres dirigeants mais seulement 30 % de ces plans sont correctement consignés. Et seulement 16 % affirment avoir établi une planification successorale bien ficelée.
Paul Vandenabeele - publié le 20/10/2014