Même si les PME et les entreprises familiales jouent un rôle fondamental dans l'économie, elles ne peuvent demeurer compétitives et continuer à investir sans une vision à long terme. Mais une telle approche a pourtant ses limites. Il ressort, en effet, d'une enquête de 2013 que près de 40% des entrepreneurs ont plus de 50 ans et qu'un entrepreneur sur 3 envisage une transmission dans un futur proche.
Voilà pourquoi, l’Institut des réviseurs d'entreprises (Ire) a décidé d'instaurer une plateforme pour l'évaluation et la transmission d'entreprises. Objectif premier ? Mettre à la disposition de la profession une méthodologie permettant d'être mieux armé lorsqu'il remplit son rôle de conseiller et d'analyste financier et de se profiler comme expert dans le cadre de ses missions d'accompagnement et de coordination lors de reprises et de transmissions de PME.
Très utile « puisqu’un processus de reprise bien organisé est un incitant majeur pour l'entrepreneuriat. Lors de la préparation d'une transmission, l'évaluation de l'entreprise revêt un caractère fondamental. Il s'agit d'un exercice difficile qui s'avère nécessaire dans de nombreuses circonstances : les fusions et les reprises, les augmentations de capital, les introductions en bourse, la planification fiscale, la planification successorale ou tout simplement lorsqu'un entrepreneur souhaite faire le point sur sa situation et son évolution », explique Daniel Kroes, le président de l'Ire.
En fait, l'intervention d'un expert permet d'éviter les problèmes après la transmission, notamment les discussions sur le prix, résultat mesurable et objectif de négociations entre l'acheteur et le vendeur.
Un autre argument en faveur de l'intervention d'un expert dans ce cadre-là est le manque de connaissances financières de bon nombre d'entrepreneurs. En règle générale, la plupart des entrepreneurs inexpérimentés se cantonnent à certaines règles de base - comme « quatre fois le bénéfice moyen ». Qui plus est, la législation belge ne requiert aucun agrément, ni autorisation spécifique pour la réalisation d'une mission d'évaluation. « C'est pourquoi il est important que les différents acteurs concernés sachent à quels experts ils peuvent s'adresser pour obtenir une évaluation correcte », déclare Inge Saeys (membre du conseil et présidente de la commission SME/SMP de l'Ire). Mais le choix de la méthode d'évaluation à appliquer est également important.
Paul Vandenabeele - publié le 24/10/2014